En début de la semaine écoulée, des voitures de réceptifs interdites d’accès à Le Cannonier par des chauffeurs de taxis d’hôtels
ARTICLE PARU DANS WEEK-END | 18 DÉCEMBRE, 2016 - 22:00
Une demande d’audience urgente déposée auprès du juge pour faire respecter la loi
D’un côté, les tours opérateurs et réceptifs. De l’autre les chauffeurs de taxi d’hôtels. Un véritable tug of war a été enclenché entre les deux parties, depuis la mise en place de nouveaux règlements par la Tourism Authority (TA) en avril dernier pour le transport des touristes. Si bien qu’en début de semaine, des incidents ont éclaté devant l’entrée de l’hôtel Le Canonnier, des taximen d’hôtels, bloquant l’accès à des contract cars et autre taxis opérant pour le compte des réceptifs. Résultats : des touristes traumatisés, des sorties annulées, des pertes économiques, mais surtout une mauvaise image de la destination mauricienne répercutée. Si la situation s’est calmée depuis, pour éviter des risques de dérapages ou d’une fronde aux abords d’autres hôtels, l’Association of Inbound Operators Mauritius (AIOM), s’appuyant sur l’injonction de la Cour leur conférant le droit d’opérer normalement jusqu’au 14 janvier, a fait une demande pour une audition urgente auprès du juge en Cour suprême afin de rétablir l’ordre.
La tension est montée d’un cran aux abords des hôtels, plus particulièrement dans le Nord et l’Est de l’île depuis lundi dernier. En cause : l’accès bloqué aux réceptifs par des taximen d’hôtels lundi, mardi et mercredi, devant l’hôtel Le Cannonier. Plusieurs chauffeurs opérant pour le compte des agences de voyages et tours opérateurs, venus récupérer leurs clients à l’hôtel Le Canonnier, n’ont pu effectuer leur tâche, des chauffeurs de taxi le leur interdisant avec force. La police a été mandée sur les lieux et des clients ayant réservé pour effectuer des excursions n’ont pu sortir pour leur balade. Une situation choquante et qui relève d’un outrage à la Cour, estiment les membres de l’Association of Inbound Operators Mauritius (AIOM), les réceptifs disposants d’une injonction de la Cour suprême conférant le droit aux opérateurs de travailler normalement avec les touristes, assurant leur transfert de l’aéroport et les excursions, entre autres, jusqu’au 14 janvier.
Les chauufeurs de taxi se disent victimes de compétition déloyale
Cette injonction fait suite, à l’action entrée en cour par les réceptifs depuis le mois de juin, suivant l’introduction de nouveaux règlements introduits par la TA pour le transport des touristes. Nouveaux règlements contestés par l’AIOM qui, s’estimant lésée par nombre de mesures qui selon elle menace la survie du business des réceptifs et tours opérateurs, milite pour le droit à la libre décision de la clientèle. Pour l’AIOM, qui affirme n’avoir rien contre les chauffeurs de taxi d’hôtels, cette situation doit se régler à travers un dialogue constructif. Mais pour l’instant il est impérieux que la loi soit respectée et que les taxis d’hôtels ne se mettent pas en situation de «contempt of court». Ce qui est clairement le cas dans leurs actes de blocage.
L’affaire étant devant la justice, difficile d’agir, disent les autorités
Or, les chauffeurs de taxi se disent aussi victimes. Selon eux, il existe une concurrence déloyale de la part des réceptifs et des tours opérateurs qui leur « volent leurs clients ». Et aussi du fait que les agences réceptives ont recours aux services de contract cars et contract buses de compagnies privées et à des taxis basés en dehors des hôtels pour effectuer les courses des touristes. Qui plus est, soutiennent-ils, il existe une pratique de tarif exorbitant. Devant, eux, opérer selon un système de queuing devant les hôtels auxquels ils sont affiliés, ils expliquent que quotidiennement, ils se tournent les pouces et regardent les contract cars, entre autres, récupérer les touristes. .
Ils ont tenté de prendre les choses en main lundi, mardi et mercredi dernier, en bloquant l’accès aux réceptifs. Selon eux, les bordereaux que montrent les chauffeurs de contract cars pour soutenir qu’ils ont le droit de travailler, disposant ainsi d’une réservation en bonne et due forme, ne serait pas légaux. « Pourquoi les hôtels ne font-ils pas appel à nous ? », demandent-ils.
Les hôteliers déplorent également la situation malsaine qui prévaut. Surtout qu’en sus des répercussions économiques suivant les activités annulées, la réputation et l’image sont en jeu. « Ce n’est vraiment pas le moment d’éclabousser notre réputation. Maurice est un pays sûr et paisible. Des guéguerres pareilles doivent être évitées. Il faut vite régler ce problème », disent-ils. D’autant que si certains hôteliers ont appliqué les mesures préconisées par la TA, en ouvrant un Taxi Desk dans leur enceinte, ils auraient vite déchanté, indiquent-ils, des taximens s’adonnant eux-mêmes à la vente d’excursions auprès de la clientèle. « C’est injuste », disent-ils, renvoyant la balle à la National Transport Authority (NTA) et à la TA pour exercer un contrôle.
Au niveau des autorités, il disent qu’il est difficile d’agir, l’affaire ayant été portée devant la justice. Contacté, Robert Desvaux, le Chairman de la TA, à qui l’AIOM a envoyé un courrier la semaine dernière parallèlement à celui envoyé à la NTA, pour déplorer la situation, explique qu’il ne peut faire de commentaires, ni prendre d’action, « la justice devant prendre une décision bientôt ». Découragés, les membres de l’AIOM, rejoints dans leur combat par des chauffeurs opérant ailleurs que dans les hôtels, appréhendant des dérapages et des conséquences drastiques par rapport à l’image et la réputation de Maurice, ont fait une demande pour une audience urgente auprès du juge. La réponse devra leur être communiquée dans les jours à venir. En attendant, la situation semble plutôt calme, même si sur les réseaux sociaux, cette affaire est longuement et diversement commentée, aussi bien par des taximen d’hôtels et des réceptifs que par des étrangers.
Le silence du ministre du Tourisme Xavier -Luc Duval est décrié de toute part.
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ISA MAURITIUS